Une inflammation chronique du système digestif: c’est ainsi que l’on résumerait la maladie de Crohn. On recense en moyenne moins de 140 cas pour 100 000 habitants en France. C’est donc une maladie plutôt rare et qui est généralement vue dans les pays développés d’Europe et de l’Amérique du Nord. Avec la rectocolite hémorragique, cette maladie est l’une des deux plus grandes maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI).
La maladie de Crohn est à la fois rare et incurable. De manière générale, elle attaque le côlon et l’intestin grêle. Cependant, tout le système digestif est susceptible d’être frappé par la maladie à n’importe quel point, de la bouche à l’anus. Quand la maladie se déclare, le patient endure des crises d’une durée variable, plus ou moins longue, ainsi que des périodes de rémission.
Comment reconnaît-on la maladie de Crohn ?
Les symptômes de la maladie de Crohn touchent particulièrement le tube digestif. Le malade souffre de diarrhées fréquentes, qui peuvent être quasiment liquides. Il peut aussi ressentir des douleurs anales qui peuvent aller jusqu’à des saignements ou des écoulements de glaire. Les spasmes au niveau de l’abdomen sont parfois confondus avec des crises d’appendicite. Enfin, les nausées et les vomissements seront tout aussi quotidiens. Le patient perd du poids, souffre d’anémie et ressent une grande lassitude. Il lui sera alors conseillé d’adopter un régime varié et enrichi afin que son corps puisse reconstituer ses réserves d’énergie.
Les symptômes ne se présentent pas tous au niveau du système digestif. En effet, un patient peut aussi souffrir d’inflammation rhumatismale, d’aphtes, de gonflement lancinant sur les jambes et les bras, ou bien contracter une inflammation de l’œil ou uvéite.
Quelles sont les causes de la maladie de Crohn ?
Les premiers symptômes de la maladie résultent de circonstances liées à la génétique et à l’environnement direct de la personne. Des circonstances génétiques car environ 10% des patients atteints de cette inflammation intestinale ont au moins un parent qui ont la maladie de Crohn. On sait aujourd’hui que la mutation d’un gène particulier baptisé NOD2/CARD15 multiplie de manière exponentielle les risques d’attraper cette maladie. Par ailleurs, l’environnement dans lequel la personne évolue peut influer sur sa santé, comme le stress, le régime alimentaire ou le tabac excessif.
Outre les antécédents familiaux et l’environnement du patient, les chercheurs évoquent aussi les effets d’un système immunitaire hyperactif. Ils sont causés par la présence de certains micro-organismes dans l’intestin et qui provoquent une réaction immunitaire.
Quels traitement appliquer dans la maladie de Crohn ?
Comme évoqué, la maladie de Crohn est incurable. Le patient aura à passer une batterie de tests par imagerie ou en laboratoires, des diverses analyses complémentaires, une endoscopie ou une coloscopie pour mieux identifier la maladie, voire une biopsie. Après le diagnostic médical, un traitement peut s’avérer d’un grand secours pour ralentir le mal. Les traitements proposés serviront à diminuer l’inflammation et réduire les symptômes de la maladie. Une intervention chirurgicale n’est pas à exclure, si le traitement n’est pas assez agissant. 70% des personnes qui souffrent de cette maladie passent par la chirurgie, en particulier quand il y a des complications comme les abcès, les fistules ou les occlusions de l’intestin.
Sans vouloir noircir le tableau, il est important de préciser qu’une personne qui souffre d’une maladie de Crohn devrait effectuer un dépistage du cancer colorectal, car les risques de développer ce type de cancer sont très importants. Il est tout aussi essentiel de se rappeler que si la phase chronique peut décroitre et les symptômes se calmer, voire disparaitre pendant des années, la maladie est capable de resurgir à nouveau.
Comment prévenir la maladie de Crohn ?
Certes, prévenir, c’est guérir. Mais pour l’heure, le monde scientifique ne maitrise pas entièrement toutes les causes de la maladie de Crohn pour la prévenir efficacement. Toutefois, certaines études ont démontré qu’une surconsommation de protéines animales telles que la viande et le poisson peut augmenter le risque de développer cette maladie. Il en est de même pour le tabagisme. Aussi, l’on ne saurait que trop recommander d’adopter un régime alimentaire équilibré et sain, et d’éviter autant que possible de fumer.
Enfin, certains médicaments anti-inflammatoires ont la capacité de déclencher une crise plus ou moins aigue ou bien de renforcer les symptômes. Pensez à demander systématiquement l’avis d’un médecin.
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